Tazmamart : Mohamed Souhaili, Le Canard et Tahar Benjelloun

Le petit doigt de Tahar Benjelloun


lien de l'article Afik.com
18 janvier 2001
 

Le dernier livre du romancier marocain Tahar Ben Jelloun,  » Cette aveuglante absence de lumière « , soulève une vive polémique dans les milieux de l’édition, de la presse et de l’opposition marocaine.

Le prix Goncourt 1987, Tahar Ben Jelloun, vient de publier un récit romancé basé sur le témoignage d’un ancien détenu du bagne de Tazmamart. Il est, aujourd’hui, sous les feux nourris de la presse et de l’opposition marocaine. Même le témoin, Aziz Binebine, charge l’auteur de  » la prière de l’absent « . Il affirme que ni lui, ni sa famille n’avait demandé à l’écrivain de raconter ses 18 années de bagne. Aziz Binebine remarque que ce travail aurait pu être fait par son frère, écrivain lui-même.

Je n’ai pas bougé le petit doigt

Le journal satirique français  » Le Canard enchaîné  » a lancé la campagne de presse en faisant remarquer que Tahar Ben Jelloun  » qui n’a pas écrit une seule ligne durant les dix-huit ans qu’a duré l’horreur, n’hésite pas aujourd’hui à s’approprier l’histoire des cinquante-huit militaires emmurés dans la pénombre fétide d’une forteresse sans existence légale « . Le Forum marocain pour la vérité et la justice, qui regroupe des anciens prisonniers politiques, a pris le relais en accusant l’auteur de  » cette violente absence de lumière  » d’avoir observé si longtemps le silence alors que des Marocains militaient, pendant ce temps-là, pour la démocratie. L’écrivain Gilles Perrault a été plus véhément. Il a qualifié l’auteur marocain de lâche.

La gloire et les sales honneurs

Ben Jelloun s’est défendu, sur la radio française, France Inter, en déclarant qu’il n’avait  » comme tous les Marocains, pas bougé le petit doigt sous Hassan II « . Il affirme avoir eu peur de parler  » comme tous les Marocains « , de peur d’être obligé de s’exiler. Ces explications ont déclenché la colère de Larbi Maaninou, président du Forum marocain pour la vérité et la justice.  » Nous ne pouvons pas comprendre qu’un intellectuel se taise devant l’horreur lorsque cette horreur est chez lui et se transforme en donneur de leçons ailleurs dans le monde. Nous ne pouvons pas comprendre non plus que cet intellectuel accepte les honneurs des tortionnaires ( Ben Jelloun a reçu des médailles d’honneur sous Hassan II, Ndlr) alors qu’il sait que des voix l’appellent au secours « , fulmine Larbi Maaninou.

Au même moment, un autre livre sur ce bagne, Tazmamart cellule 10, écrit par un ancien détenu, M. Marzouki, vient d’être publié en France. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

 

 

Tahar Ben Jelloun plaide non-coupable

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Par L'Obs
Publié le 16 janvier 2001


Accusé par beaucoup d'être resté muet pendant la période Hassan II, le Goncourt 1987 affirme "n'avoir pas manqué à son devoir d'écrivain".

Accusé par des nombreux opposants marocains et par un certain nombre de journaux français d'être resté muet sur les pratiques répressives perpétrées sous le règne d'Hassan II, l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun s'est défendu ce jeudi sur France Inter. "Comme tous les marocains, je n'ai pas bougé le petit doigt sous Hassan II, a-t-il déclaré. D'abord parce qu'on ne connaissait pas toute l'ampleur de la tragédie et de l'horreur. Les partis politiques de l'opposition de l'époque, socialistes et communistes, tous n'ont pas bougé le petit doigt".
"Je ne voulais pas m'exiler, je ne voulais pas perdre le contact avec ma mère, mon pays. En revanche, mes livres parlent pour moi. J'ai écrit un livre sur la corruption en 1994, j'ai écrit des tribunes dans Libération et dans Le Monde pour la libération de Abdellatif Laabi et Abraham Serfaty", deux opposants marocains de gauche. "Je ne pense pas avoir manqué à mon devoir d'écrivain", a plaidé le prix Goncourt 1987.
Le Canard Enchaîné, notamment, dénonce l'attitude de Tahar Ben Jelloun accusé de vouloir "s'approprier l'histoire des cinquante-huit militaires emmurés dans la pénombre fétide d'une forteresse sans existence légale" à la faveur de la récente publication d'un roman sur le témoignage d'un ancien détenu du bagne de Tazmamart, alors que, selon le journal satirique, il "n'a pas écrit une seule ligne durant les dix-huit années qu'a duré l'horreur" de Tazmamart. (N.O.)

Commentaire de M Souhaili :

Le journaliste du Canard auteur du scoop est Jean-François Julliard à qui j’avais dicté l’information au téléphone. Or, ce dernier journaliste français non spécialisé n’avait jusque-là jamais mis les pieds au Maroc. Et il ne connaissait pas Tahar Benjelloun non plus. Comment peut-on être absolument certain que Tahar Benjelloun « n’a jamais écrit une ligne ou ni levé le petit doigt » au sujet du bagne de Tazmamart. Même la femme qui partageait sa couche dans l’intimité aurait été dans l’impossibilité d'affirmer une chose aussi extraordinaire. La certitude de Julliard provient de la confiance que la rédaction du canard plaçait en moi. Je connaissais parfaitement les affaires marocaines et personnellement Tahar Benjelloun. Cependant le Canard a nié devant la justice ma collaboration avec lui pendant plus de 25 ans Lors de ma plainte auprès des prud’hommes pour non versement du salaire. Les faits étant prescrits, la cour d’appel que j’ai saisi a confirmé le rejet de ma demande m’obligeant à me pourvoir en cassation. Les frais d’avocat étant hors de ma portée, mon avocate a fait en mon nom une demande d’aide juridictionnelle mais elle nous a été refusée. Il ne me restait plus qu’à saisir la cour européenne, ce que je n’ai pas encore fait en raison de nombreuses hospitalisations ces dernières années. Pour ceux qui pourraient douter de ma collaboration avec le Canard Enchainé, ils sont invités à consulter Le Roi et la Rose disponible sur ce site page 111.

[...]Un projet d'amnistie générale m'est promis lors d'une rencontre à
Strasbourg, le 10 septembre. Croyant à un tournant, le CAL-
POM, soucieux de faciliter le règlement de tous les autres
cas humanitaires, annonce son auto-dissolution en octobre,
persuadé que le temps est révolu où ce comité se sentait
(presque) seul à s'acharner dans la défense des droits de
l'homme au Maroc.
Au lendemain de l'arrivée de Serfaty à Paris, je dicte à
mes amis du Canard enchaîné une note (légèrement retou-
chée par la rédaction pour lui donner le ton de l'hebdomadai-
re satirique). L'article est publié le 18 septembre 1991 sous
le titre: «Torturé par la diplomatie, Hassan li libère A. Ser-
faty». L'article révèle les raisons de la libération inattendue
de l'opposant, le rôle des U.S.A. dans cette affaire ainsi que
la suppression de Tazmamart. Dès la publication de cet ar-
ticle, les agences de presse et les chancelleries occidentales
confirment les informations.[...]

Pendant un quart de siècle, la rubrique Maroc au Canard Enchainé a été alimentée par mes propres informations à 90%. Pour expliquer pourquoi le Canard a omis de me proposer un contrat de travail écrit, il convient de préciser que Roland Dumas proche de Mitterrand et avocat du Canard avait encouragé à ne pas l’exécuter et à ne jamais faire signer les articles par mon nom pour ne pas provoquer la colère du roi Hassan II qui entretenait une relation d’amitié particulière avec l’ancien ministre français. Comme ma collaboration avec le journal satirique français remonte au début des années 1980 le Canard s’est retrouvé fort embarrassé de se voir contraint de verser un salaire et des dommages et intérêts à un réfugié politique marocain avec une trentaine d’année de retard. Son image a prévalu dans ce calcul et mes droits ont été sacrifiés. Ironie du sort un journaliste marocain agent du pouvoir au Maroc s’est réjoui de mon sort dans un article que je propose de lire ici avec amusement.

 

 Extrait : […]Cette prudence affichée par Julliard dans le traitement des informations collectées auprèsd’informateurs pas toujours nets, provientcertainement de l’époque où il s’initiait in situ, à Paris, auxproblèmes marocains et franco-marocains sous les lumières apocalyptiques d’un gauchiste marocain interlope, ayant obtenu l’asile politique en France depuis 1983, du nom de Mohamed Souhaili, qui lui fournissait à lui et à son sulfureux père spirituel, Claude Angeli (réputé pour ses scoops émanant de la DGSE), des notes au vitriol concernant les droits de l’homme au Royaume, lesquelles étaient reprises sous la signature de journalistes de la rédaction du “Canard Enchaîné”, qui se contentaient d’y apporter de légères retouches, pour leur donner le ton de l’hebdomadaire satirique, en usant d’une titraille « lourdingue » dans le style « Torturé par la diplomatie, Hassan II libère Serfaty » (Canard Enchainé du 18.09.1991).

Ainsi, il s’avère fort piteusement, que lorsque les journalistes du “Canard Enchaîné”, dont chaque édition  fout la « pétoche » à la classe politique française, veulent s’en prendre au régime marocain, il le font, à l’instar de Jean François Julliard, à travers la visière d’une petite clique d’opposants marocains réfugiés en France, dont l’aigreur contre leur patrie les a relégués depuis belle lurette, dans la poubelle de l’Histoire.

C’est sans doute pour cette raison que ce drôle d’oiseau de Mohamed Souhaili, qui s’est toujours considéré comme un collaborateur et pigiste du « Canard Enchaîné », a commis en décembre 2010 son avocat Yves Petit, pour déposer une requête auprès du Conseil des Prud’hommes de Paris (section Activités Diverses), par laquelle il a réclamé la coquette somme de 56.500 euros de dommages et intérêts pour « rupture abusive de contrat de travail, préjudice moral, travail dissimulé sur le fondement des articles ».[…]

D’autant que ce journaliste marocain salue la prudence et le professionnalisme de jean francois julliard «formé par mes soins » mais ne manque-t-il pas d’ironiser et de se réjouir de mon sort sans craindre de se contredire lamentablement en soulignant par ailleurs que :  […]sous les lumières apocalyptiques d’un gauchiste marocain interlope, ayant obtenu l’asile politique en France depuis 1983, du nom de Mohamed Souhaili, qui lui fournissait à lui et à son sulfureux père spirituel, Claude Angeli […] des notes au vitriol concernant les droits de l’homme au Royaume, lesquelles étaient reprises sous la signature de journalistes de la rédaction du “Canard Enchaîné”, qui se contentaient d’y apporter de légères retouches, pour leur donner le ton de l’hebdomadaire satirique, en usant d’une titraille « lourdingue » dans le style « Torturé par la diplomatie, Hassan II libère Serfaty » (Canard Enchainé du 18.09.1991).[…] Lien de l'article

Morale de l’histoire : Le Canard me trahit, la justice française me contrarie, le pouvoir marocain et ses agents me haïssent et se frottent les mains.


Courrier électronique adressé à mon avocate du moment :

Mohamed Souhaili

18 juin 2015 11:55


Note additive à l'intention de maître Hélène Masse-Dessen

Arrière-plan et historique de la procédure actuellement en cours :

En décembre 2008, à l'occasion d'un débat sur le web au sujet de "l’indépendance" du Canard enchaîné, j'ai publié un témoignage personnel sur l'auto-censure politique pratiquée par cet hebdomadaire :

http://lecanardapoil.over-blog.fr/article-25861012.html

Je pointais la proximité de la rédaction du pouvoir socialiste, et plus particulièrement l'entourage direct de François Mitterrand, dont un certain Roland Dumas, ancien avocat de ce journal.

Aujourd'hui, Roland Dumas dont son livre mémoire reconnait ce qui fut sa proximité avec le roi Hassan II, et évoque même une manière insolite d'exiger des journalistes du canard de lui révéler leur source dans certains cas. Pour ce témoignage franc, le Canard enchaîné devait me punir à partir de l'année suivante. En effet, en 2009, complètement investi dans mon enquête sur l'affaire Ben Barka, j'ai cru opportun de demander au canard une prime de solidarité pour les services rendus entre 1982 et les années 2000 (enquêtes, piges, infos, etc...). Mal m'en a pris! La rédaction, furieuse de mon témoignage publié, crut déceler dans ma "radicalisation" un complot concerté, notamment avec les deux journalistes auteurs d'un livre démystificateur de l'hebdomadaire (le vrai Canard, paru en 2008 ). Conséquence : aucune réponse ou retour à mes requêtes et à mes revendications financières. C'est ainsi qu'en 2010, assisté par un avocat du barreau du Mans, j'ai saisi le conseil des Prud'hommes à Paris.

La première difficulté pour moi était de prouver l'existence d'un contrat alors que j'ai toujours clamé qu'il n'y en avait jamais eu.

La seconde difficulté résidait dans le fait que la plupart des articles consacrés au Maroc sont rarement signé, et quand ils le sont, jamais mon nom ou mes initiales n'y apparaissent. Et pour cause, Roland Dumas ne voulait pas fâcher Hassan II, lequel aurait interpellé le gouvernement Français sur les raisons pour lesquelles un réfugié politique marocain signe des articles hostiles à sa personne au cœur de Paris dans un journal aussi "prestigieux" que le Canard. Mais cet hebdomadaire, pour alimenter sa timide rubrique internationale, avait besoin de moi, ni plus ni moins.

La troisième difficulté s'est révélée d'ordre documentaire. En effet, seule, hormis le Canard, la Bibliothèque Nationale de France offre l'opportunité pratique de consulter les archives du Canard sur de longues durées. Mais encore faut il y passer un temps soutenu (plusieurs jours, voire plusieurs semaines ) pour dépouiller les articles un par un consacrés au Maroc et à l’immigration marocaine. Autrement dit, il faut un budget colossal qui s'ajouterait aux frais des avocats, pour pouvoir faire face à l'enjeu judiciaire et tenir tête à un monstre puissant comme le Canard enchaîné. Or, j'avais de tout temps clamé que l’administration française fait tout ce qui est dans ses moyens pour me maintenir dans la précarité comme un certain nombre de documents l'attestent.

La cour d'appel a confirmé, sans surprise, la décision boiteuse du conseil des Prud'homme. Sans tenir compte de la spécificité de mon cas, marqué par une vulnérabilité permanente, pour des motifs purement politiques et non juridiques. C'est la raison pour laquelle je suis résolu à poursuivre ce combat inégal, en me pourvoyant en cassation. Cela est d'autant plus indispensable, que le jugement en appel n'a pas daigné correctement prendre en considération le témoignage clair et indiscutable d'un dessinateur du Canard, en l'occurrence Jean-Marie Kerleroux. La cour d'appel a également ignoré mon état de santé critique, malgré un certificat médical présenté a l'audience au président. Quelques jours plus tard, je suis victime d'un malaise cardiaque qui a nécessité mon hospitalisation. Malgré un cœur diagnostiqué a 15%, les services médicaux et sociaux m'ont laissés dehors sans médicaments et sans ressources. Tout cela sera développé le moment venu.

Bonne réception Maître

Très cordialement

 

 

Appel au Boycott du Canard Enchainé


Les personnes et les internautes épris de liberté et de justice sont appelés à faire preuve de solidarité avec Mohamed Souhaili en boycottant le Canard Enchainé pour éxiger le reglement des salaires réclamés. Pour le soutenir également à trouver un cabinet d’avocat européen et financer ses frais d’avocats en vue d’une plainte à la cour européenne des droits de l’Homme.Ainsi pour les personnes véritablement motivées il suffit de faire un don via ce site.

La plainte auprès de la cour européenne des droits de l’Homme englobera aussi la responsabilité de l’État français au sujet de ma situation d’exilé en France et des persécutions permanentes jusqu’à ce jour. Notons que j’ai adressé à la ligue française des droits de l’Homme un dossier complet mais celle-ci s’abstient résolument à m’accuser réception ou de tout autre démarche allant dans le sens de mes intérêts. Cette ligue est connue pour être proche de l’État profond quand il s’agit de cas graves considérés comme relevant de la Sécurité Nationale. Mon livre sur l’affaire Ben Barka qui pointe une collusion entre service français et service israélien dans l’enlèvement et la disparition, a franchi la ligne rouge. Je suis dès lors l’objet d’un fichage spécial. Pour revenir à la ligue des droits de l’Homme je cite ici l’exemple du cas de Gaël Roblin « impliqué » dans une affaire de terrorisme en Bretagne et incarcéré en 2000. Il a été libéré en 2004 après avoir été acquitté et détenu pendant 4 ans. Son entourage se plaignait durant sa détention du silence de la presse et de celui de la ligue des droits de l’Homme et de la section française d’Amnésty international.

Ainsi l’on voit bien que les ONG spécialisées et les médias sont aux ordres de la Sécurité nationale laquelle échappe à tout contrôle démocratique.

Si je cite l’attitude de la ligue française des droits de l’Homme à l’égard de Gaël Roblin, attitude marquée par le silence et l’indifférence sur un cas sensible certes (soupçons de terrorisme), il n’en n’est pas moins vrai qu’elle a toujours observé à mon égard une position d'ostracisme et dans mon cas précis il s’agit de liberté d’expression et de recherche de la vérité notamment sur l’affaire Ben Barka opposant marocain enlevé en octobre 1965 et tué accidentellement ou volontairement par des éléments français.

Au sujet de cette ONG je dispose de témoignages personnels qui étayent  mon accusation, ils seront publiés ici même si autorisation de leurs auteurs prochainement.

Nous revenons maintenant à l’imprimeur de ce livre, Charles Corlet, éditeur, imprimeur, à Condé sur Noireau en Normandie. Lorsque je l’ai contacté pour la première fois, il était question qu’il imprime le manuscrit, puis le diffuse par correspondance moyennant une retenue d’environ 50% sur le prix du livre (19.50€). Mais après étude du manuscrit, il a changé d’avis en se contentant de l’imprimer uniquement, laissant à ma charge le port et la diffusion des volumes imprimés. Alors qu’il aurait réalisé certains bénéfices en diffusant lui-même, respectant ainsi un produit culturel sur un sujet important, il a préféré la voie de la prudence et d’une certaine auto censure. Le témoignage de Loïc Gouesmat, mon collaborateur à ce moment, (Temoignage de loic gouesmat) illustre  les difficultés et les batons dans les roues avec lesquels est né et avancé à petits pas ce livre manifestement craint. Ce n’est pas fini : Charles Corlet sera récompensé (pour avoir maltraité ce livre ?) par Emmanuel Macron alors ministre de François Hollande en le nomant chevalier de la légion d'honneur.

 

Charles Corlet, chevalier de la Légion d'honneur

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Charles Corlet, chevalier de la Légion d'honneur
Le président du conseil de surveillance du groupe Corlet a été élevé au grade de chevalier, dans la promotion de la Légion d'honneur du 14 juillet, dans la catégorie économie, industrie et numérique.
C'est une distinction importante, mais ne comptez pas sur Charles Corlet pour fanfaronner. « Je n'en tire aucune fierté personnelle. Si cette récompense me fait plaisir, c'est qu'elle a aussi de la valeur pour toutes les personnes que je représente. Et puis, j'ai horreur de parler de moi, » assène-t-il.
Le parcours de ce Condéen, fils d'imprimeur, est pourtant remarquable. En 1950, à l'âge de 14 ans, il intègre l'imprimerie condéenne fondée par son père, qui ne le lui laisse pas vraiment le choix. Mais Charles Corlet ne le regrettera pas, puisqu'il va commencer à apprendre « ce métier extraordinaire d'ouverture sur le monde par l'écrit ».
En 1958, il rejoint la Presse du Bocage normand et devient chef d'atelier à 21 ans. En 1961, la société est en grande difficulté économique mais Charles Corlet accepte d'en prendre la direction. Avec succès, avec de nouvelles embauches et de premiers investissements en matériels dès 1962.
« Chaque semaine, j'allais à Paris pour trouver de nouveaux clients, et ce n'était pas facile avec ma carte de visite, se souvient-il. J'ai résolu mon problème avec une fierté provinciale en remplaçant « Maître imprimeur » par « Imprimeur paysan ».
L'imprimerie Corlet poursuit une croissance régulière et son activité se diversifie, notamment avec la création de ses propres éditions en 1974. Cinq années plus tard, l'effectif ayant atteint près de 90 personnes, l'imprimerie déménage et s'agrandit dans la zone industrielle ouest de Condé. Charles Corlet recrute localement et forme ses salariés aux nouvelles techniques de l'imprimerie.
Le groupe est aujourd'hui présidé par son fils, Jean-Luc. Les éditions Charles Corlet éditent des ouvrages sur la Normandie dans les domaines de la littérature, l'histoire, la jeunesse et le régionalisme. « C'est un monde formidable où l'on rencontre des femmes et des hommes de toutes cultures qui ont une seule passion : avancer avec l'humain et pour l'humain », apprécie Charles Corlet.

Mon commentaire : Il est de notoriété publique que l’entreprise Corlet n’a pas résisté durant l’occupation allemande, or ce genre de décoration se veut traditionnellement exclusivement réservé aux serviteurs de la nation et particulièrement celle ayant agi dans la résistance. Désolé mais je suis contraint en toute logique d’y voir un lien avec l’étouffement de mon livre. Une précision ici : j’ai connu Emmanuel Macron quand il était élève de l’ENA au début des années 2000, depuis qu’il est président de la république,  je lui ai envoyé plusieurs alertes concernant ma situation dont témoigne notamment un cadre culturel français.

 

Palais de l’Élysée
À l’attention de Monsieur le Président de la République
55, rue du Faubourg-Saint-Honoré
75008 Paris
Caen, lundi 15 octobre 2020

Monsieur le Président de la République,
Dans le cadre de l’accompagnement que nous menons en direction des auteurs à
Normandie Livre & Lecture, nous avons rencontré récemment M. Mohamed Souhaili qui réside
en Normandie, et dont la situation nous a semblé d’une très grande précarité.
Après quelques échanges, nous avons compris que M. Souhaili était réfugié politique
marocain depuis une quarantaine d’années et que les trois ouvrages qu’il avait eu beaucoup de
mal à faire éditer (Les Damnés du royaume en 1986, Le Roi et la Rose en 1992 et L’Affaire Ben
Barka et ses vérités en 2012), au vu des arguments mettant en cause les équilibres
géopolitiques couramment admis par la France et le Maroc, lui avaient valu ostracisme et
méfiance de la part de la société et des autorités françaises.
Il nous a cependant raconté comment il vous avait rencontré lorsque vous étiez en
formation à l’ENA, puis plus tard, en compagnie de M. Gaspard Gantzer, alors chargé auprès du
Président Hollande du Pôle communication de la Présidence, et de votre conversation au sujet
d’un de ses écrits. C’est la raison pour laquelle je me permets de vous écrire afin de vous signaler
le grand dénuement de son existence, alors qu’il semble être spolié de ses biens au Maroc et
bien peu aidé par le pays qui l’a accueilli. M. Souhaili est très isolé, voire en situation d’insécurité
et, après quarante année d’exil, il semble mériter un geste politique afin qu’il puisse retrouver
des conditions de vie satisfaisantes ainsi que sa dignité.
Souhaitant que mon courrier puisse trouver un écho auprès de la Présidence, et restant
à la disposition de vos services pour toute information, je vous prie d’agréer, Monsieur le
Président de la République, l’expression de ma très haute considération.


Dominique Panchèvre
directeur de Normandie livre & Lecture


Commentaire et mise au point concernant cette intervention de M Panchèvre :
Je ne lui ai jamais parlé ainsi qu’à sa collaboratrice Cindy Mahout, d’un rencontre avec Macron en 2014, mais plutôt en 2002 lorsqu’il était encore à l’ENA. La preuve est ici :